Comment évaluer son entreprise ?

Vous avez pris une décision très difficile après des mois de réflexion, celle de céder votre société ou votre commerce. Autant dire que vous avez l'impression de devoir abandonner votre enfant, votre œuvre, le fruit d'années de travail, voire de sacrifices. Et même si votre entreprise se porte bien, ce n'est pas la garantie que la vente de votre entreprise ou la cession de votre PME se déroule avec succès. Le plus compliqué va être d'estimer ce que vaut votre bien... Les livres sont remplis de recettes complexes d'évaluation, qui donnent mal à la tête d'avance. Soyons francs, c'est loin d'être simple et les méthodes varient selon chaque type de bien. Avec une notion fondamentale : la grande différence qu'il peut y avoir entre la valeur que vous estimez et le prix auquel vous pourrez vendre.

Estimer votre entreprise en comparaison

C’est la méthode la plus courante, surtout pour les commerces, les services ou les professions libérales, car comme dans l’immobilier, la valeur est estimée sur la base de barèmes utilisés par les professionnels. L’évaluation peut être rapide mais avec une fourchette de prix très large qui  peut varier du simple au double. Pour un commerce, les barèmes sont fixés sur un pourcentage du chiffre d’affaires annuel hors taxes, cependant les variations sont souvent vertigineuses selon le secteur d’activité et la localisation (ville, quartier). C’est donc une première indication, mais qu’il va falloir sérieusement affiner.

 

Estimer à partir du patrimoine

Une entreprise a de la valeur grâce à ses actifs, son patrimoine immobilier, ses investissements, ses locaux. Ceux-ci sont-ils en bon état, bien situés, adaptés à l’activité, faciles d’accès, commodes pour stationner ? N’oubliez pas les problèmes d’environnement et tout ce qui touche à la sécurité… Les réglementations sont de plus en plus rigides en ces domaines : incendie, pollution, sécurité liée aux produits et aux machines, protection du personnel. Tout ceci doit être chiffré et entrer en ligne de compte, est-ce que des mises aux normes sont à effectuer par exemple ?

Dans les actifs de la société, il faut s’intéresser aussi au matériel, aux stocks, aux créances commerciales en cours, à la trésorerie disponible bien entendu, aux titres de placement et au fonds de roulement. Enfin le cédant doit faire le point sur les dettes de sa société à court, moyen et long terme, en n’oubliant pas de provisionner ce pour quoi il s’est engagé, comme toutes les indemnités et congés dus au employés dans les mois à venir.

 

évaluer son entreprise

Évaluer son entreprise à partir des perspectives de développement

Là encore, il n’est pas aisé d’établir des estimations incontestables. L’âge de l’entreprise compte, son ancienneté et sa bonne santé. On fait davantage confiance à une société en pleine maturité qu’à une start-up… Mais dans une conjoncture fragile, comment évaluer avec précision ce que votre affaire pourra rapporter à son repreneur dans un avenir à plus ou moins longue échéance ? Il faut considérer le marché de l’entreprise, est-elle bien positionnée ?  Sur un marché porteur ou plutôt en régression ? Y a t-il une forte concurrence ?

Le Cédant connait ses produits, il doit pouvoir estimer leur capacité d’évolution, s’ils sont bien protégés par les brevets nécessaires. C’est lui aussi qui a la meilleure appréhension de ses clients. Il connait leur nombre, leur secteur, privé ou administration, le montant de leurs commandes, leurs facilités de paiement. Même chose côté fournisseurs, leur taille, leurs délais de livraison, les volumes de commande imposés, les litiges éventuels en cours. Ces informations sont de données à intégrer dans une estimation fiable. Il en va de même pour l’organisation commerciale de la société dans son ensemble.

 

Tout repose sur la synthèse

On l’aura bien compris, c’est en additionnant l’ensemble des critères ci-dessus qu’on arrive au mieux à évaluer son entreprise. La tâche est d’ailleurs si ardue, qu’on évoque désormais une nouvelle notion, le « goodwill ».   Cela se calcule sur plusieurs années et regroupe des paramètres d’estimation abstraits comme la spécificité de l’entreprise, ses compétences propres, sa réputation, sa clientèle. Un peu moins de chiffres, pourquoi pas ?